jeudi 3 juillet 2014

Sac d'hier à nos jours - Partie 3





De 1960 à aujourd'hui
en France 


     Je me sens fébrile! Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi. Peut-être est-ce pour toutes ces évolutions depuis le réticule des années 1900. Quoiqu'il en soit dans mon esprit ça part dans tous les sens. Les images et les noms de modèle s'y bousculent. Je ne veux oublier aucun tout en n'attachant à dégager les traits du style dominant. Mais n'allons pas vite en besogne, peut-être qu'un rappel formel et factuel serait plus adapté. Les images dont nous sommes inondés savent si bien parler d'elles-mêmes et faire revenir dans notre mémoire un 2.55 de Chanel oublié parce que remplacé dans notre coeur et dans l'actualité par le Rocco d'Alexander Wang...Le sac, ah le sac, nous sommes tant de converti, les femmes, les hommes, les sociologues de Kelley Styring à Jean-Claude Kaufmann, les enfants...  

Des années 60 

Vive la jeunesse

   La croissance économique est là. Le jeune qui sait s'illustrer depuis la guerre prend définitivement les rennes du pouvoir. Il cherche activement à se libérer des anciens schèmes et principalement du diktat  de la haute couture. De jeunes stylistes se placent sur cette tendance. Le sac et la bandoulière de retour participent de cette culture : 'désinvolture, décontraction et dégagement des contraintes'. La jeune femme qui revendique la mini jupe ou le pantalon voit dans la gibecière ou la sacoche le prolongement de ce désir de liberté.
Paco Rabanne - sac métal et plastique
  aux motifs feuilles quadrilobées et d'étoiles encadrant le monogramme LV. Désormais en toile induite, le Keepall déjà évoqué dans la partie 1 se réinvente.  
Paco Rabanne joue des matières, Cardin s'approprie les lignes et les volumes quand Gaston Vuitton trouve une nouvelle plage d'expression pour sa toile.
   Le plus notable dans ces années, c'est que l'homme très présent à l'époque des bourses avait presque délaissé le domaine aux femmes. Il ne se contentait plus que des serviettes, des mallettes et trouvait une certaine facilité réconfortante dans les poches. Les années 60 marque la reconquête de quelques territoires...



Les années 70
La récession économique, hippie, soixante-huitard et folklores

  La récession, l'esprit contestataire, le rejet de la société de consommation et notre sac se fait l'incarnation de ce temps. Les grandes maisons proposent toujours des produits de luxe mais les regards lorgnent vers la rue et son plébiscite d'une douceur de vie retrouvée.  Le sac à l'image des vêtements se présente tout en décontraction déclinée dans des matières diverses. Cette vie qu'on veut simple, sobre, humaine éclaire l'artisanat. Sacoches, gibecières, pochettes, porte-monnaie sont de cuir épais presque brut "l'indiscrétion de ses piqûres aime souligner que plus que le résultat, c'est le geste qui est beau"1 comme si la quête de la perfection s'effaçait devant l'émerveillement d'une production à hauteur d'homme qui propose la pièce unique. J'aime ces années-là parce que ses problématiques sont identiques à ceux d'aujourd’hui: faire du neuf avec du vieux à travers la récupération et la réinterprétation, éviter ainsi le gaspillage, le leitmotiv à la mode. 
Choukaras noir -brodé à la main 
  Dans cette logique avant-gardiste, le retro devient de bon ton encore plus loin on a une sympathie pour les pays sous-développés ou du tiers-monde  (oui c'est ainsi qu'on les nommait, le politiquement correct n'existait pas encore) : sacs marocains, choukaras en cuir brodé ou longues franges, sacs en chèvre afghane, sac aux broderies indiennes et recouverts de miroirs, les sacs en tapis orientaux, les péruviens, les mexicains, etc...   






Les années 80
                    La recherche du style 

               1984, Le Birkin
 'Jamais sacs et chaussures n'auront justifié de telles dépenses, comme pour gommer l'anonymat des panoplies rase-bitume dont a parfois du mal à distinguer la copie de l'original."2
"Les accessoires acquièrent une dimension esthétique nouvelle et sont sacralisés objet d'art"
Notre sac atteint ces années plus que jamais traverser par ce qu'il fut et par ce qu'il tend à devenir. Les grands stylistes parachève au grès des rencontres des objets qui façonne l'univers féminin à l'image du Birkin d'Hermès et du cuir épi que lance Vuitton.
   Et notre sac qui aime à suivre le mouvement et les changements de la société toujours en crise économique se veut fougueux. Il joue les contraires tantôt en volume et d'autres fois se dévoile dans la retenue d'une structure : besace gigantesque, fourre-tout profond d'un côté, bandoulières rétrécies en poignée pour des minis sacs de l'autre.
  Dans ces désirs oscillants, le sac à dos fait un retour et trouve sa place. D'ailleurs dans cette décennie il règne en maître. Ses promesses  sans grande prétention séduisent : présence tranquille, liberté totale de la silhouette et des mains, compagnon d'évasion vers une randonnée, bureau à portée 'd'épaule' et que sais-je encore.
  Dans le sillage de cette tendance ne pouvait que ressusciter l'aumônière, du moins dans son idée première. Désormais il se positionne fièrement à la taille. Vous l'aurez reconnu, il s'agit de la banane. 


Les années 90


  Dans les années 90 la mode se libère d'un cran supplémentaire, adopte un virage vers la couleur et consolide l'offre au masculin amorcée trente ans plus tôt. C'est Vuitton par exemple qui lance la ligne Taïga en 1993 parmi laquelle se déploient une trentaine de références : attaché-case; sac de voyage souple; accessoires de bureau et petite maroquinerie décliné au début dans du cuir vert satin. 
   Le sac des années 90, se trouve dans tous les tons, dans toutes les gammes, à tous les prix. La qualité et la solidité, critère jadis primordial ont ployées sur le pesant autel de l'originalité. Être branché et originale devient un point essentiel de l’acte d’achat…



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Les années 2000


Les it-bags,  le temps des marques, des Créateurs et  des égéries 




2010 : La maison Lancel lance son sac Brigitte Bardot   2010, La cartouchière de dior; 2011, Kate Moss



2013, 'Le boy'


   Regardez-le attentivement, ne vous rappelle-t-il rien? Bien que si, vous avez été très attentif. Il a les gène du 2.55. Seulement l'époque est différente et ce nouveau-né se veut plus rock, et disons-le plus viril. Vous vous dîtes toute suite d'où le nom de 'Boy'. Oui mais pas que, il faut y voir une référence à Boy Capel, le grand amour de Mademoiselle Coco. Il n'y a que Lagerfeld pour sortir les petites histoires des archives...





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Le prestige discret

  À côté de ces monstres sacrés du marketing de luxe, il existe des marques qui fondent leurs stratégie sur le savoir-faire :  la maison Renouard; 

Les artisans maroquinier

    Dans cette décennie où on consomme différemment et où le fait main gagne ses lettres de noblesse, de nombreux artisans proposent des créations de bonne qualité et d'un soin esthétiques  Nicolas Theil 


   Longtemps les formes ont été définit par la fonction : Le médecin et son sac Dallès, le chasseur et sa gibecière, le havresac de l’explorateur, la besace ou l’écharpe du pèlerin, la sacoche de l’artisan et enfin le cartable de l’écolier, bien entendu ce tour d’horizon n’est pas exhaustif.
  Il fut également un temps où les faiseurs de mode dictait les principes de bon aloi 'Un petit sac entre les mains d'une femme grande et forte est mesquin, tandis qu'une délicate Parisienne ne supportera pas un énormes sacs comme il s'en fait malheureusement trop" disait jadis Louis Vuitton. Aujourd'hui ces sacro saintes règles sont transgressées, le sac se choisit pour lui-même comme disaient Geneviève et Gérard Picot "élu pour ses qualités intrinsèques". On se fie à sa fantaisie personnelle, au coup de foudre instantané et à bien d'autres éléments dont ne se laisse dicter par personne d'autre. On peut papillonner d'un sac souple à un sac rigide, au grès des envies prendre un grand sac ou un petit, un sans bandoulière et à poignée, choisir l'encombrant plus que le pratique, succombé un jour pour un trendy et le lendemain pour un sportif, jouer la modeuse avec un sac vintage ou faire sa Kim Kardashian et être à la pointe de la tendance.
   Notre sac semble désormais intemporel et a acquit une universalité incontestable. Mais il est ce de tous les moments : pochette pour sortir le soir, fourre-tout pour les femmes dynamiques, sac porteur de petits papiers ou de cailloux pour un clin d'oeil au livre de Kaufmann ou encore cabas pour les super-maman. Une fois la rencontre effectuée, il s'adapte, il se fond à nous pour devenir le prolongement visible de notre image, au service de notre identité. 
   Je terminerai donc en lançant à toutes et à tous et je dis bien à tous car les hommes ne sont plus en reste de la folie de sac, à nos sacs, à cette touche ultime qui règle la mélodie d’une tenue…À ce territoire intime qui souvent selon certains régorgerait de secret inavouable. 


Sac d'hier à nos jours- Partie 1 ; Sac d'hier à nos jours- Partie 2 

Pour aller plus loin  1,Le sac à main, histoire amusée - Geneviève et Gérard Picot;  2 (Jean-Baptiste Debains, directeur des produits maroquinerie chez Louis Vuitton, dans le journal du dimanche (15 avril 2001) - Le cuir, Anne-Laure Quilleriet
Savoir plus 

dimanche 8 juin 2014

Sac d'hier à nos jours- partie2



De 1929 à 1960
en France 


    Précédemment, j’évoquai le parcours progressif, un peu lent mais déjà prometteur de l’objet qui peu à peu donna naissance à notre sac à main. Dans cette seconde partie, je vous invite à une promenade dans ses pas. Nous allons le voir sortir de limbes créatrices des stylistes, l’épier dans les magazines, le voir aux bras de stars d’antan de Grâce Kelly à Wallis Simpson duchesse de Windsor. 
  Une promenade qui je l'espère vous permettra de vous l'approprier et il faut le dire sans honte de l’aimer davantage… 


Les années 30 
Le foisonnement des genres 

   Après les années folles, la crise financière de 1929 et bien d'autres tribulations viennent freiner l'enthousiasme ambiant. La femme s'éloigne de l'androgynie. Par ricochet elle entraîne son sac dans son allure de nouveau traditionnelle. Les artifices en veux-tu en voilà sont délaissés, on va à l'essentiel, les lignes toujours recherchées sont cependant très épurées et le bicolore s'impose. Les seules fantaisies qu'on s'autorise encore se focalisent sur les fermoirs et ceux imaginés par Mappin and Webb, Fauvety sont des chef-d ‘œuvres.

Sac téléphone
‘Les créateurs n’identifient plus les modèles par une forme, un matériau ou une source d’inspiration, mais par un nom totalement abstrait faisant référence à une création complète’ ‘Dauphine’ ; ‘Armenonville’ chez Vuitton, ‘Héraclès’ chez Hermès. Ce mouvement s’accorde avec la variété de peaux qu’ils disposent désormais : pécari, caméléon, galuchat, autruche, boa, les étoffes ne sont pas en reste : ottaman, feutre etc.
Sac Lanterne
1938
    Le sport de plus en plus pratiqué oriente les créations vers un nouvel univers. Et comme toujours dans la mode, il arrive un moment où de la quantité négligeable (je suis un peu méchante) émerge l'Ovni. Un créateur ou une créatrice qui fait bifurquer le chemin linéaire. En 1934, l’ovni s’appelle Elsa Schiapparelli. Baignée dans l’univers surréalisme, imbibé de nombreux courant elle propose des créations fantasques à l’esthétique théâtrale dans une volonté assumée du trompe-œil : Le sac cage à oiseau ; le sac bouquet de fleur ; le sac lanterne pour ne citer que ceux-là. D’autres s’allument à l’ouverture si ce ne sont des sons qu’ils émettent. On est plongé dans l’humour, la fantaisie, l’original, l’envie de bousculer les codes ne sera plus l'apanage de la créatrice. Sac montre d’Henri de la pensée, sac livre de Molyneux, sac ballon de Robert Piguet…
 Une belle exposition fut consacrée au travail subversif de l'Italienne en 2004 au musée Des Arts Dératifs. Celle-çi s'illustrait également dans le vêtement (Tenue de sport; de ville et du soir). La duchesse de Windsor et l'actrice Greta Garbo pour ne parler que de celles-là représentaient ses plus fidèles ambassadrices.


Speedy, 1930
Speedy de Vuitton 


À côté de toutes ces audaces et ses bouffées de fraîcheur, le bagagiste choisit la sobriété. Speedy est la version miniaturisée de son sac de voyage à succès Keepall.  







Le triomphe des pochettes 

Pochette peau de reptile
  Apparu comme je le disais dans la première partie (Sac d'hier à nos jours partie1) entre 1920 et 1925, la pochette devient incontournable. L’arrivé des nouveaux matériaux et matières lui sont très profitable. Le sac passé de l’utilitaire à un véritable compagnon quotidien l'entraîne dans son succès. Il n'existe alors aucun créateur qui n'est sa création : Chanel, Vionnet, Lelong Mainbocher etc



Le retour du vieux conflit entre sac et poche 

   À la fin de la décennie, la deuxième guerre mondiale s'abat sur le monde. Elle à un coup d'avance sur la mode qui tarde à refléter cette nouvelle circonstance. Il faut attendre la moitié de 1940 pour voir dans les tenues la rigueur militaire et il n'en faut pas plus pour que reviennent nos poches. Vous, vous souvenez celles qui balayent de leur efficacité toute en finesse de notre petit sac à main!

Bouquet de Roses
1938-Piguet
Robert Piguet après le sac "Bouquet de fleur' qui en y regardant de près ressemble difficilement à un sac récidive avec son ensemble "Service secret"une éloge à la poche est ainsi faite. Il réveille le conflit qu'on croyait aboli entre sac et poche qui à ces heures sombres remplissent le même besoin. Et inexorablement fini par être préjudiciable à l'un.. Mais le sac, on l'a remarqué ne rend pas si facilement les armes. La guerre et ses impératifs lui donne l'occasion de revenir sur le devant de la scène: il fut tantôt Immense et généreux porté à bicyclette, en bandoulière ou prêt pour un départ précipité, petit et discret pour tenir à la ceinture mais assurément loin des paillettes...
   Mais le sac aussi doit payer un lourd tribu à la guerre, coup sur coup deux interdictions imposées par l'occupant tombent sur ses frêles épaules : l'interdiction d'utilisation du cuir et celle de fabrication des immenses sacs. Un marché noire apparaît, les ingéniosités pour les détournées ne manquent pas. Là, est fait plus de place à d'autres matières, ici l'artisan le fabrique presqu'à domicile, plus intrépide il accompagne le résistant dans sa propagande. Dans les sphères plus nanti, on se permet des boutades comme le sac fait de toile de tente allemande de chez Desgranges de 1944 appelé 'Cartouche' ça ne s'invente pas. les deux femmes associées innovent même en proposant le célèbre sac à dos.
 
Cartouche-1944
Mais la vraie révolution est ailleurs, c'est le sac porté en bandoulière qui lui aussi comme de nombreuses découvertes humains est le fruit d'un hasard. Faut-il en parlé ici, ça rallonge mon propos mais vous êtes sur un blog qui aime la grande et la petite histoire. Donc allons-y faisons-nous conteur:
  'Il était une fois un créateur nommé Roger Model qui voulut faire plaisir à son exigeante et avide consoeur Schiaparelli en lui concoctant un sac. Sapristi! il s'avéra que les anses furent trop longues, que cela ne tienne, on ne va pas gaspiller du cuir, trouvons un stratagème...' l'idée fut tellement judicieuse qu'elle devint une emblème. Qui n'a pas en tête l'image de la jeune française pendant l'occupation sur sa petite reine, le sac en bandoulière.  

Dans les années 50 à 60
 Le désir de mode et de style 

Fermoir laiton, sac boîte et petite anse
Duchesse de Windsor(1)
Le monde dans lequel la France n'est pas en reste sort meurtri de la guerre. La reconstruction s'organise et dans son sillage le besoin de défoulement et de renouveau. C'est une période charnière qui voit le désir de mode sortir des milieux privilégiés et se répandre à d'autres couches de la société. Les femmes encore plus autonomes, choyées par une presse féminine sont en quête d'un style. Les créateurs appuyés avec leurs meilleurs relais les stars du cinéma s'emparent de ce phénomène d'identification.  Notre sac à main enjeu d'une nouvelle économie mieux structurée, baisse en coût dans une fabrication sériale. Un tel fonctionnement ne contente pas toutes les valeurs et fatalement celles de la simplification prennent le pas sur l'esthétique. Il émerge une tendance à deux vitesses, la maroquinerie des grandes princes et les suiveurs, toute sorte de fabricant qui recopient pour le peuple. Cette logique engendre des nécessités : pratique, de couleurs facile à assortir mais la qualité n'est pas pour autant abandonnée.
2.55 de Channel - février 1954
 
Les bases du sac à main très glamour comme le dit à notre temps sont presque posées. On connaît 'le sac à fermoir d'acier se refermant avec cet inoubliable claquement sec ou celui à rabat clos par un clip ou une languette..'1.  On joue des formes et des volumes: cube, cylindre, pyramide, le sac seau héritage de cette époque en est l'emblème le plus notable. La bandoulière trop ancrée dans l'occupation est rejetée. La anse souvent rigide et plus féminine est adoptée.


   Le sac et des stars 
Le 'Kelly' et la Princesse Grâce de Monaco 

"Le Kelly"
Sac Haut à Courroies
Duo mythologique du cadenas et de la clef
  Déjà été crée par Hermès en 1892, il lui faut attendre patiemment son heure plus de soixante plus tard pour prendre son envol en 1956. Et pour cela rien de moins que le rayonnement d'une ambassadrice de choix.

Sophia Loren- 1956
Si Grâce est celle qui a laissé son empreinte indélébile sur ce modèle, d'autres stars véhiculent l'attrait du sac dans la même période : Elisabeth Taylor, Romy Schmeider, Sophia Loren, Maria Callas, Edith Piaf, Martine Carol etc



La touche Italienne 

Sac Bambou- 1947 à l'origine
sac en veau noir
  Vous l'aurez compris dans cet article, je me restreins à l'histoire du sac en France. Cela ne signifie pas que l'ébullition n'est pas également chez nos voisins. Alors, la disparition de Guccio Gucci en 1953 me donne un bon prétexte d'évoquer 'le sac Bambou' qui est l'illustration de la pénurie de cuir abordé plus haut et cette  faculté d'adaptation qu'ont les créateurs : ici le lin, le chanvre et le bambou sont appelés à contribution...





Le cabas, l'indispensable panier   

1949,Sac plexiglas porté par Martine Carol
  Ce n'est pas encore l'esthétique et incontournable de la mode d'aujourd'hui mais, mais de par ses caractéristiques : pratique, proportion généreuse, le rende très populaire en ces temps d'après-guerre. On verra que le cabas sait se réinventer et s'adapter... 


Le boom du plastique 


"...Le plastique plagie et rivalise avec le monde animal et végétal. Lorsqu'il n'est pas fausse paille ou faux tissu, il est faux cuir et toutes les peaux de luxe ont leur équivalent PVC..."2. C'est outre-atlantique qu'un véritable phénomène naît avec des boîtes en plexiglas tantôt transparentes, colorées, jouant avec la lumière.. 



J'achève cette partie 2 par une petite revue de presse glanée sur le net et qui date d'Avril 1956,


Qu'il soit géométrique, en forme de seau, exhibant ses points de fermetures, en cette fin de décennie 50 notre sac à encore des ressources insoupçonnable. Les années suivantes réserveront de nombreuses surprises...à bientôt donc!






Retour Ethnique chic  

Sac d'hier à nos jours partie1

1, sac ayant appartenu à la duchesse de Windsor et proposé dans une vente aux enchères en 2011
2, extrait  Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot  
Pour aller plus loin :
La mode de 1900 à nos jours de John Peacock ; Le sac à main - Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot  

Sac and bag



"Il est l'escapade, la dérogation, la charge d'humour et d'imprévu, la saute d'humeur audacieuse, enjoué et espiègle, le pied de nez frondeur, malicieux et un rien dévergondé'
  Le sac à main - histoire amusée et passionnée de Geneviève et Gérad Picot


   Il était une fois un objet, il avait des formes généreuses, des traits graciles, des couleurs brutes, des couleurs chatoyantes, des montures d'argent et dans un univers  il rencontra la princesse. elle était triste, elle se sentait la dépendance des femmes au sac

Le preux sac et sa damoiselle s'unirent pour le meilleure et pour le pire. Ils eurent beaucoup de probabilités et de bonheur...




Tant que l'homme créera des choses, il existera un sac pour le transiter, pour l'emporter avec soi...

vendredi 11 avril 2014

Les adresses utiles pour faire réparer son sac

Bordeaux

 L'atelier d'Émilie
23, rue de la Devise
33000 Bordeaux
Fermé les lundi
0556447264
Ouverture du mardi au vendredi 15h-18h30
Samedi de 10h à 16h sur rendez-vous


Aux Cuirs de bohème 
5, rue Tustal
33000 Bordeaux
0980692558
Fermé les lundi
ouverture du mardi au vendredi 13h-18h30
Samedi 10h-17h

Sur Bordeaux et via Internet
Bonisa
Diagnostique possible en
présentiel : adresse bientôt communiqué
par vidéoconférence :
Skype à l'adresse Bonisa Bonisa
sur le site : www.bonisa.fr
bonisa@hotmail.fr
0609700122

Je vous invite également à consulter l'article sur les conseils et l'entretien des sacs

Les qualités d'un bon sac

Retour Ethnique chic  
Retour Ethnique chic  

Matières


Le cuir

  Produit obtenu de la peau de l'animal au moyen d'un tannage et plus encore d'un travail de corroyage et de finissage.

Le maroquin
le box
veau-calf
le daim
Le chamois
Le Chevreau
le galuchat
tapir
Autruche
Antilope

À cex-là s'ajoute différentes appellations:
Croûte de cuir; veau; veau chamoisé; vachette; Mouton; Chèvre, Cheval; Porc, Buffle, pour le citer que ceux-là car bien entendu cette liste n'est pas exhaustive..

Les mal vu et les interdits 

Boa, python, vipère
écailles de poisson, de lézard, caméléon,
crocodiles
Phoque


Pour en savoir plus
Le cuir : Histoire, techniques et projets de Joséphine Barbe
'Le cuir dans tous ses états' d'un collectif d'auteurs





Les étoffes 
Velours
L'ottoman
le gros grain
flanelle
le feutre 
Laine


L'ivoire 

Le plastique
En vogue dès la fin du XIXe siècle, cette nouvelle matière chimique s'attelle d'abord à des imitations réussies des fermoirs en Ivoire faute de coût excessif de ceux-là. Avant de devenir une matière indépendante. Ainsi se répandent fermoir en celluloïd, en Bakélite et Galalithe, ceux-ci ouvre sereinement pour le sac à main un boulevard vers le courant de l'Art Déco. Ce matériau permet tous les fantaisies et tous les fantasmes. Par lui celle qui porte le sac incarne son attachement à une certaine vision : rêve de civilisation lointaine, adepte d'Egypte, d'orient et d'Asie etc

Rodophane ou Rodhophane est un plastique transparent  
Les originaux 
Les chambres à air de pneus

Les tendances 
un jeu de fermetures à glissière

Les exotiques
Le pécari
Le raphia  
Bois 
Paille

Sac d'hier à nos jours partie 1





De l'orée à 1929
en France 


 Bien des choses pourraient être dit sur cet objet que je ne saurai le faire ici en quelques lignes. C’est une prétention que je n’ai pas. C’est une prétention que ne m’autorise pas l’accessoire par excellence. Un objet qui s’impose aujourd’hui comme une évidence et pourtant qui n’est rentré que très tard dans la nécessité.
L’histoire riche du sac est à découvrir sans modération…

   Commençons par Otzi ! Je vous sens dubitatif derrière votre écran. Quel rapport avec le sac. Et bien quelque fois il faut de bonnes vieilles découvertes archéologiques pour convaincre Saint-Thomas. Otzi, c’est le corps découvert en 1991 dans les Alpes italo-autrichienne et qui daterait d’environ 3300 ans avant notre ère. Otzi, un peu notre aïeul devait aimer son balluchon, le sac originel au point de périr avec. Qui va t’en guerre ménage sa monture et s’il faut mourir autant que ça soit les armes à la main. OK, je m’égare...

    Otzi, nous aide donc à affirmer qu’entre l’homme et son sac c’est une ancienne affaire…   
  
Les balbutiements 

L'Antiquité 
   Quelques écrits et notamment les chants de l'Iliade du poète Homère prouvent qu'il existait chez les Grecs et les Romains, une sorte de ceinture qui servait de poche où l'on serrait les choses intimes (missives, souvenirs etc), c'était le Straphium. Cette ceinture poche était alors un objet de luxe parfois orné de broderies d'or, garni de pierreries et de perles. 

L'époque féodale 
  Le balluchon nauséabond du paléolithique extrait de boyau, celui du grec, la besace sans valeur du pèlerin devient en ce moyen âge finissant un objet bien accompli dans sa fabrication que dans sa vocation. Les gens y mettent monnaies, reliques et autres petits objets. Il se ferme par des cordons coulissés, peut être d’étoffe ou de peau (cuir) et se porte à la ceinture pour les hommes et sous les jupes pour les femmes.   
   Le balluchon est d’abord unisexe et s’appelait escarcelle, poche, aumônière ou bourse. Quoiqu’il faille faire de menues distinctions entre elles. L’aumônière d’abord destinée aux aumônes accueille désormais clefs, peignes, etc. L’escarcelle se distingue des bourses et aumônières par sa ferrure. La bourse à « cul de vilain » prouve déjà une certaine quête d’esthétisme mais aussi de subtilité.  

L’orient est source d’inspiration pour les décorations.

Au  XIVe siècle
    Le siècle est marqué par une esthétique de la séduction propagée par la culture courtoise.  Les femmes au nom d’un art médiéval sont à la recherche de diversité et d’apparence. Elles sont sensibles à la beauté des objets précieux. Les manières s’instaurent et la femme à besoin de tenir quelque chose à la main pour son allure. La bourse rivalise de raffinement et se pare de broderies délicates fait de fil d’or. Elles y mettent des pots pourris et du nécessaire de couture quelquefois indispensable à la mise ou au retrait de la cotte…
   La Renaissance dans le contexte évoqué plus haut autorise la promotion de l’identité individuelle. ‘Aumônières et escarcelles sont toutes plus raffinées les unes que les autres et se doivent d’être une expression de la singularité, une affirmation de la personnalité et de l’imagination. Portées jusqu’au XVIe siècle, elles profitent de ce contexte où il faut être unique et où se faire remarquer en exhibant des signes d’originalité est devenu une passion.’1

Le temps des contenants et des poches

XVIe siècle sous la régence de Catherine de Médicis
  Notre escarcelle ou bourse plonge dans les abysses comprimée dans des poches et si ce n’est dans des manchons (né un siècle plus tôt à Venise et il s’avère une contenance fort espiègle). C’est l’époque qui lui vaut ce cruel destin où la mode masculine se féminise et où la femme perd la mise en valeur de certains attributs sous le volume du vertugadin. Sous ses jupes aux nombreuses cavités et dans les bottes et autres chapeaux, il est aisé pour femmes et hommes d’y dissimuler argents, boîtes à pastilles, à poudre et mouchoirs…
Vous l’aurez compris chers lecteurs que pour notre  sac cette période est à bannir…

Sous Louis XIII
   La robe à la battante, sa variante à la Française et autres robes volumineuses prolonge ce que le siècle précédent a institué. Jamais jupons n’a été aussi superposés et retroussés et comme c’est de coutume en ce temps les noms sont joliment évocateurs : « la secrète » ; « la modeste », « la friponne ». Les boursettes et autres contenances appelées aussi bonnes grâces restent dans ces refuges douillets. D’ailleurs la main trop occupée à tenir l’éventail ou la badine n’aurait pu les transporter…

Sous Louis XVI et Marie-Antoinette
   L'Autrichienne, notre élégante favorite n’apprécie guère les contraintes de  la robe à la Française. Conseillé par sa marchande de mode, Rose Bertin, les deux femmes réajustent les robes sans donner aux nombreux contenants qui circulent un accomplissement définitif. Même si ceux-ci au grand jour sont  fait avec grand soin et irradie de facéties : Bourse de mariage ; d’argent ; de jetons de jeux (Marie-Antoinette est une adepte active du jeu) ; sac parfumé ; sacs à ouvrage puis à nouage, le Pompadour : avec sa cordelette qu’on enroule autour de la main, ses étoffes de velours et de dentelles, ce concentré de féminité a déjà les prémices du sac du soir dans ces gènes.

Le temps de l’émergence  


  
   Seconde moitié du 18e siècle

  La révolution est passée, c’est la légèreté, l’euphorie. Les positions radicales ont le vent en pourpre et la mode de se faire le miroir du soutien aux idées contestataires. La mode antique et ses corps maintenus permettront le retour en grâce, sa délivrance de l’antre obscur et enfin se dessine le véritable ancêtre du sac à main.
   Renouveau s’accompagne souvent de nouveau baptême : Au-revoir boursette, contenant et autres poches et bonjour le réticule. Oui, oui c’est un peu barbare. Mais c’est dérivé du latin réticulum ‘petit filet’.  
    D'aucun par sarcasme pour dénoncer l'excessive dépendance le nomme 'ridicule' 
   Quoiqu’il en soit à partir de ce moment, la gente féminine qui se sent libre et qui a besoin de bouger s’approprie cet attribut.
   Le  vent Antique oblige l’anticomanie, tout s’y réfère. Le réticule dans la Grèce et la Rome antique est un objet modeste, une sorte de fourre-tout à provisions. Désormais peu d’élément le rattache à son ancêtre. La maille est abandonnée au profit des fameux étoffes, la corde est remplacée par une chaîne ou un fin cordon. 

    Le réticule initial est simple, de forme tubulaire souvent de soie tricotée de rayures horizontales et pour rester dans l’ère du temps parfois de motif de croix grecque. Des glands de soie ou de perles, des pompons, des cordelières sont légion. ‘ Il se porte assez bas afin que la silhouette soit indemne de tout volume. Suspendu à une longue cordelière qui vient s’enrouler autour de la main ou du bras, il se balance à la hauteur du genou. L’impression de grande mobilité qui s’en dégage le fait appeler « ballantine », car comme l’impriment le journal des modes : « on peut encore quitter son mari, jamais son sac »’ 2

Réticule-fermoir métal
  

   Le temps s’égrenant le réticule se sophistique mais il s’attache toujours à l’unicité du fait main. Puis la redécouverte du travail du métal vient ajouter une nouvelle touche. Fermoirs et armatures apportent de la rigidité mais de nouvelles idées de décorations avec des paillettes en acier.
Réticule - decor paillette
À la Restauration

   Vers 1815 le cuir négligé depuis l’époque des bourses et des escarcelles fait un retour triomphal.  C’est surtout le maroquin (peau de chèvre ou de mouton anciennement importé du Maroc) qui est utilisé.
  Le sac traversa avec le retour des poches et la mode encore répandue des éventails et des ombrelles une nouvelle période d’incertitude mais il saura renaitre de ses cendres, cendres j'en conviens encore brûlantes!
  Le sac en cuir résistera car le siècle à venir est celui de la fascination de l'ailleurs, de l'engouement pour la flore, la faune et les cultures diverses et tribales : Indien, Chinoise, Japonaise. Ces sacs d'inspiration folklorique se prêtent aux visites de l'après-midi: thé, bridge et autres occupations caritatives...Le cuir devient de phoque, les écailles de crocodiles et de lézard sont frisées et côtoient l'ivoire. Si bien que même les sacs sobres de chez Vuitton prennent un brin de folie sous le noms exotiques de "Assouan", "Menphis" etc...
       Il faut mentionner que le réticule n’était jamais assorti au vêtement. Il était un objet décoratif indépendant qui était là pour lui et seulement pour lui.

        Le décor est planté, les femmes coquettes porteront ce type d’accessoire jusqu’au 20e siècle, en témoigne ce petit tour d’horizon que je vous propose. Avant néanmoins, permettez-moi une petite digression car la période est propice à l'essor de d'autres sacs plus vigoureux et plus grands afin de s'adapter aux nouveaux modes de vie.
   
Cabine des mannequins
chez Paquin 1910
Du côté des femmes, les sacs domestiques ( Généralement fabriqués par les ménagères elles-mêmes sont pour le linge, l'ouvrage, l'éponge, le tricot, la couture, etc...) règnent en maître dans les maisons. Ils sont si à la mode que la presse (Mode Illustrée ou le Petit Écho de la Mode) se fende de moult conseils pour les confectionner.
Mais en ce début de siècle, la femme ne se veut déjà plus uniquement ménagère. Il souffle comme un vent d'émancipation féministe. La femme désormais travaillent de plus en plus en dehors de la maison : vendeuses, dactylos et brigue même des fonctions réservées aux hommes: avocates, journalistes, conférencières. Le sac se fait alors porte-documents, sacoche, pochettes plates à rabat etc...

sac de voyage Vuitton, 1901
   Du côté des hommes, les sacs de voyage se répandent et suivent les nouvelles aspirations de la nouvelle vague de voyageurs bien différente de ceux qui dans le temps partaient pour guerroyer, commercer où améliorer leurs vies. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle ce sont les aristocrates (le Grand Tour), les riches commerçants, les hommes d'affaires, des diplomates, les gens des lettres et d'art, des grands bourgeois qui s'élancent sur les routes d'Europe et sillonnent les mers vers d'autres continents. Les malles de part leurs lourdeurs ne scient plus à ces départs spontanés que le chemin de fer  permet. On a besoin d'un contenant autre que la malle et la valise, un contenant pratique apte à recevoir les effets de première nécessité. C'est ainsi qu'est inventé le bagage à main par opposition aux bagages encombrants en 1826 par Pierre Godillot. Et que dire des créations qui émergent ça et là pour accompagner les pratiques de chasse, de cavalerie. Le plus notable pour notre propos est le sac "Haut à Courroies" de la maison Hermès Père et Fils associés de 1892 puisqu'il est l'ancêtre  du mythique sac Kelly sur lequel je ne saurai faire l'impasse.

   Toutefois ni sac domestique ni sac de voyage ne vienne par leurs rôles et fonctions titiller le pré carré de notre sac à main. Auprès des pionnières de l'émancipation féministe caracolent les élégantes des beaux quartiers et de salons qui habillées par Doucet ou par Worth paradent aux événements mondains munis de leur réticule dit de "matinée" ou "d'opéra".
   Il se dessine alors deux figures de femmes : celles du sac en cuir rigide qui heureusement trouvent un  porte flambeau à la personne de Mademoiselle Chanel (Encore simple modiste) et celles du réticule sophistiqué. Dernières qui me permettent de revenir à notre tour d'horizon des réticules :

De 1900 à 1929


1907 : le sac à main en tissu brodé, monture en métal et anse en chaîne,
1910 : sac en cuir à armature métallique, fermeture en bakélite et détail asymétrique cannelé, feuillage en couronne gravé en relief au centre du sac.
1911 : sac en cuir beige à bandoulière, fermeture et décoration en bakélite.
1912 : sac en main en daim garni de gland et d’une broderie de fleur de chrysanthème en dessous de le fermeture en métal, anse longue nouée
1917 : sac en daim beige, anse longue, fermoir et monture argent
1918 : sac en velours noir, à perles roses, noires et bleu pâle, décoré de glands et de perles noirs
1919 : sac en soie rose, perles multicolores assorties à la frange, anse longue, monture argent
1920 : sac en soie rose brodée
1923 : sac en velours bleu – sacs en velours rouge, monture en métal or et anse en chaîne. Cependant les années de 1920 et 1925 apparait une variante du réticule : la pochette.  

Pochette du soir
Van Cleef & Arpels
"La pochette est l'accessoire fait sac, portée à la manière d'un éventail ou d'une cigarette, elle se rapproche du visage et s'amuse à le voiler et le dévoiler. Impeccablement placée sous le bras ou négligemment portée à la main contre la hanche, elle joue la rigueur nonchalante"3

Le réticule le plus célèbre est la minaudière,
Minaudière Volutes
     Une idée gagnante de Van Cleef et Arpel, 

 La minaudière est l'exemple typique de quand les joailliers s'emparent de l'accessoire à la mode, Cartier, Boucheron Chaumet et bien entendu Van Cleef et Arpel qui petit précision détient l'exclusivité de la dénomination. Avec eux le réticule gagne un nouveau cran de  raffinement et somptuosité. Les fermoirs reçoivent des émeraudes, des saphirs, des jades. La minaudière est un bijou dont  l’intérieur regorge d’ingéniosité. Celui-ci constitué de plusieurs compartiments destinés à des objets précis : poudrier, clefs, bâton à rouge à lèvres, boîtes à fard, monnaies, mouchoirs. Sans oublier l’indispensable étui à cigarette de la femme masculine des années 30. On y trouve aussi un miroir inséré dans la partie supérieure. Cette liste n’est pas exhaustive, car selon les modèles, d’autres compartiments fonctionnels sont rajoutés. 
     L’appellation commune de 'sac' suit cette riche période d’émergence. Le 'Journal des Champs-Elysées ou le catalogue de la Manufacture de Saint-Etienne' ne jurent que par le grand sac, excellent compromis pour la sortie en ville et le voyage. Les années 20 avec le besoin de s'émanciper et contradictoirement de plaire de la garçonne, rajouter à une frénésie de consommation font un triomphe au sac à main. On a vu plus haut que le métal avait autorisé de nouvelles expressions. À ce propos, la maison américaine Whiting and Davis crée en 1876 excelle en la matière et le réticule garde sa souplesse tout en métal et paillette. 
Keepall - années 30
    Le plastique vient en cette période du boom industriel écrire un nouveau chapitre. Les fermoirs de plastique à eux seuls valent le détour, tantôt ce petit espace se fait le témoin des rêves d'évasion et autres réalités de la période. Vuitton prouve son règne sur la bagagerie avec la naissance de son célèbre Keepall, Hermès écrit sa légende avec son sac cousu sellier et son idée de fermeture à glissière (Marque Eclair) ramené du Canada. De ce judicieux mariage naît le sac baptisé sac Haut. 
  Tous ces bouleversements préfigure d'une ère nouvelle et moderne en dépit du conflit qui perdure avec les défenseurs du folklore exotique. Et c'est sur ces mots que je clos cette première partie, en n'espérant avoir gagné quelques fidèles lecteurs pour la suite... 


Retour Ethnique chic   


Voir Sac d'hier à nos jours partie.

1, 2, 3: Extrait, Le sac à main - Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot 
Pour aller plus loin :
La mode de 1900 à nos jours de John Peacock ; Le sac à main - Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot